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Coût global d'un produit ou service PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Hervé le Grand   
Mercredi, 21 Juillet 2010 13:15

Dois-je me contenter de payer le "prix d'achat" d'un produit ou service ?

Mais dans ce cas qui paye le "coût global" et... quelles sont les conséquences ?

Parce qu'il est difficile de comprendre un sujet si le vocabulaire employé n'est pas connu, avant de rentrer dans le vif du sujet nous allons prendre un exemple concret basé sur un produit courant. Cet exemple vous permettra de comprendre la différence fondamentale entre le "coût global" et le "prix d'achat". Echec et mât

Prenons Le cas d'un tee-shirt fabriqué en utilisant du coton :

  • Si le coton est cultivé en utilisant des produits chimiques utilisés dans le cadre de cultures conventionnelles, intensives [nommées également depuis quelques années cultures raisonnées (pure marketing qui n'a de raisonnable que le nom)], le paysan doit bien sûr payer des dépenses (pesticides, engrais, matériels d'épandage), supporter l'empoisonnent de sa terre ayant pour conséquence la mort des espèces vivantes qui la constitue (champignons, micro-organismes, faune, flore, etc.) et qui la côtoie (oiseaux, insectes, etc). Le paysan devra subir aussi son propre empoisonnement. Dans tous les cas, il doit gagner suffisamment d'argent pour payer au minimum ses frais sinon il fait faillite avec les conséquences redoutables que cette faillite provoque. En Inde, les suicides d'agriculteurs ruinés sont de l'ordre de 30 suicides par jour selon le ministère indien de l'agriculture. Cela implique pour sa famille la fuite vers les bidonvilles. Cette avalanche de malheurs bien concrets à un réel coût qui ne figure pas dans le "prix d'achat", le prix de vente que le commerçant affiche sur le tee-shirt fabriqué à partir de ce coton ! Ce réel coût est ce que nous nommons le "coût global". Pour simplifier l'exemple et faciliter la compréhension, nous vous avons épargné les nombreux coûts cachés dans les phases de fabrication, de conditionnement, de transports, de l'obsolescence programmée des tee-shirts et l'addiction artificielle créée chez l'acheteur potentiel par le marketing et la publicité qui poussent à l'achat compulsif, etc.

Sans doute avez-vous partiellement compris pourquoi ce sujet est si important ! Voyons maintenant plus en détail le sujet et partons de la question suivante :

  • Est-il possible, que le coût d'un produit soit nettement plus élevé que le prix d'achat affiché ?

Voilà une question qui nécessite d'additionner de nombreux chiffres et de faire des calculs complexes pour ne rien oublier. Cependant nous nous en passerons, nous tâcherons simplement de lister les coûts non comptabilisés afin que vous vous rendiez compte par vous-même de l'étendue des dégâts !

Soyez sûr que ces coûts seront inévitablement payés ultérieurement par chacun de nous, grevant ainsi une part de nos possibilités sans que cela apparaisse dans nos budgets annulant ainsi toute velléité de changement. Payer ultérieurement... oui mais jusqu'à ce que nous assistions à l'effondrement de notre civilisation !

Manque de transparence volontaire !

Car ne nous y trompons pas, ce manque de transparence volontaire de la prise en compte des coûts, nous expose à l'effondrement car nous accumulons les défauts, lesquels  engendrent de nouveaux problèmes (environnementaux, sociaux et économiques) dont les interactions démultiplient les nuisances et donc les difficultés. En effet, en considérant que le prix d'achat du bien ou service que nous achetons ne correspond pas du tout à son coût global et qu'une part importante de ce coût global est indirectement facturée à l'occasion d'impôts, des frais d'assurance, d'indemnités, frais de santé, etc. Ce sont autant de sommes d'argent qui alimentent notre PIB certes, mais constituent la part colossale des activités négatives et destructives dont l'équivalent en monnaies sonnantes et trébuchantes n'est plus disponibles pour des projets essentiels pour la protection des populations et des éco-systèmes dont faut-il le rappeler encore, nous dépendons. À terme, le résultat est connu : Nous obtenons une économie à genoux en raison d'un environnement naturel détruit.

Pour illustrer ce propos, prenons un exemple et faisons l'inventaire des éléments qui ne figurent pas dans le prix d'achat et qui pourtant, que nous le voulions ou non, figurent dans le coût global de l'achat réalisé. Prenons l'exemple d'un achat de vêtement, conçu à partir de végétaux cultivés en usant de méthodes polluantes, et fabriqué en utilisant des techniques polluantes (traitements en tout genre), une chemise en coton ou lin ou chanvre par exemple. Le prix d'achat fixé par le magasin est spécialement déterminé pour attirer le client et encourager l'achat. Il est d'un montant de 20 euros. Une autre chemise, dans un autre magasin, fabriquée selon des règles environnementales et sociales, sera vendue à 50 euros en raison des choix retenus. Le coût d'achat est donc différent et, à première vue, il est à l'avantage du produit conventionnel mais, qu'en est-il réellement ? Pour y répondre, faisons l'inventaire des éléments n’apparaissant pas dans le coût de revient de la chemise.

Que comprend réellement le coût global ?

Le coût global de ce produit conventionnel (ici la chemise) ne correspond en rien au prix de vente du produit et contrairement aux idées reçues la facture est détestable. Le coût global comprend le prix d'achat payé à la caisse... MAIS ce prix ne comptabilise pas les effets négatifs engendrés lors de la culture, de la conception, du transport, de la campagne publicitaire, etc., tous ces effets négatifs qui seront pris en charge par la collectivité dans la mesure où ils seront encore accessibles. Il faut donc ajouter les coûts indirects suivants :

  • Coûts "primes et autres aides" payées pour soutenir l'activité (payé en impôts)
  • Coûts "emploi". Les paysans ruinés perdent leur emploi (En Europe il faudrait comptabiliser le coût des aides aux victimes d'une économie débridée (Assedic, Rmiste et autres allocations, sommes qui ne peuvent être utilisées à d'autres fins)
  • Coûts "santé" (provoqués par l'usage des techniques polluantes)
  • Coûts "décès" (provoqués par l'usage de polluants ou par suicide)
  • Coûts "handicap" (handicap dont l'origine provient de l'usage de polluants qui engendrent la perte potentielle de mains d'œuvre d'une part et d'autre part créer une dépendance partielle ou totale de handicapé vis-à-vis de sa famille ou d'un groupe de personnes
  • Coûts "Transfert du savoir entre générations" qui est impossible du fait de la mort du détenteur du savoir à transmettre (Idem si il est handicapé cérébralement)
  • Coûts "traitement des pollutions" (transport, usage de pesticides, usage d'engrais, etc.)
  • Coûts des méfaits sur l'environnement avec impacts sur plusieurs générations, voire impacts définitifs et irréversibles
  • Coûts de la perte d'espèces animales et végétales et de ses répercutions sur les écosystèmes (perturbations)
  • Coûts "contournement des pollutions" : fourniture d'eau saine, de nourritures, etc.
  • Coûts "transport" (ces produits font des milliers de kilomètres avant d'arriver dans les magasins ce qui engendrent des dépenses d'énergie importantes et créent des pollutions supplémentaires)
  • Coûts "des déséquilibres économiques planétaires" (pays n'étant plus autonomes et assujettis à l'aide mondiale. C'est la source la plus importante de l'émigration).
  • Coûts des conséquences de l'émigration forcée (plusieurs générations concernées)
  • Coûts de l'esclavagisme des populations
  • Coûts des études (pour dire ou contredire l'inacceptable)
  • Coûts "éducation" pour les enfants dont les parents ne peuvent plus assurer leur éducation suite à la faillite, au décès, au suicide ou à un handicap sévère
  • Coûts de la concurrence déloyale de produit ou service prétendu similaire
  • Coûts de "l'indisponibilité des investissements" vampirisés par des projets de réparation afin de réparer en urgence, lutter, enrayer les catastrophes, panser les blessures physiques et psychologiques, etc.
  • Coûts de la "perte d'autonomie d'un territoire" provoquée par une orientation mercantile à l'occidentale totalement en inadéquation avec les besoins essentiels
  • Coûts des travaux non réalisés faute d'argent disponible, sommes d'argents mobilisées dans des opérations de sécurité des personnes (maintien de la paix par exemple)
  • Etc.

Qu'en est-il des coûts cachés des produits jetables ?

L'exemple du coût global d'une chemise conventionnelle est pitoyable ! Que dire des coûts cachés des produits jetables que certaines entreprises, certains groupes osent communiquer sur l'aspect durable de leurs produits ? C'est affligeant ! Favoriser l'opacité du coût global encourage ouvertement la génération du jetable avec toutes les conséquences que cela entraîne en termes de traitement des déchets, de recyclage et de gaspillage gigantesque des ressources (matières premières) et de l'énergie, ce qui entraîne aussi des pollutions dont les conséquences entraînent à leur tour des nuisances (à traiter dans la mesure où le remède n'est pas pire que le mal) ou pire des situations de non retour (perte d'une espèce de poisson, perte d'une nappe phréatique, désertification d'un territoire, etc.).

C'est enfin, créer des activités spécialisées dans la « prise en charge » des maux. C'est donc une manière, pour les défenseurs criminels de cette politique actuelle, de créer de l'activité. A ceci près, qu'ils jouent aux apprentis sorciers ne sachant absolument pas mesurer les conséquences de telles actions, lesquels faut-il le rappeler, interagissent ensemble et se nourrissent les unes et les autres jusqu'à prendre une envergure dévastatrice contre laquelle nos techniques aussi géniales soient-elles, ne seront d'aucun secours.

Quel est l'estimation du coût global dans une économie vertueuse ?

Le coût global de produits respectueux de l'environnement est quant à lui, très faible car il n’engendre pas de coût caché (pas de pollution, pas de "casse" sociale, pas de soin engendré par ces pratiques, etc.). Mais au contraire, comme ces produits et services sont issus d'une économie saine, ils sont favorables à la vie, aux commerces de proximité, à la création de l'emploi, bref à l'activité économique centrée sur l'essentiel dans le sens large. En quelque sorte, favoriser les pratiques saines, permet de sortir d'une économie esclavagiste, au bénéfice d'une économie vertueuse, florissante car en harmonie avec ses environnements. Rechercher à tous prix une croissance économique est absurde à l'heure où nous sommes en train de détruire notre capital environnemental. L'homme doit être au service de la Nature pour que celle-ci en retour lui permette de vivre car sans la nature nous ne pouvons vivre. Les peuples vivant autour du lac Tchad le savent maintenant que 4/5 de la surface du lac n'est plus !

Un mensonge qui permet de nourrir les barons de l'Omc et tous les acharnés du commerce : "Les produits sains sont trop chers" !

Nous prendrons encore un autre exemple sans vous assommer de détails. Il est courant d'entendre, dans le cadre des produits alimentaires que les produits issus des formes d’agriculture saines (BIO, biodynamique, Demeter, l’Ange bleue, Nature et Progrès, etc.) sont trop chers et ne peuvent être achetés par ceux qui gagnent les revenus les plus faibles ! Ces personnes surenchérissent en concluant qu'il est impossible de généraliser ce type de culture ! En fait, la réalité est tout autre car le coût global est totalement et volontairement ignoré. Cette réalité est niée car elle dérange. Elle remet en question les orientations économiques du passé. Elle nécessite de réaliser en amont des changements qui modifieraient le profil de notre économie en profondeur jusqu'à remettre en question l’existence même de certains métiers ! Et… de redistribuer les terres afin que les surfaces soient d’une dimension cohérente avec ces techniques saines.

Maintenant, reste la question qui s'impose à nous tous : Sommes-nous prêts à changer ? Pour l'instant, force est de constater que la réponse est négative, c'est pourquoi, nous serons contraints de changer de force, ou plus probablement notre espèce disparaîtra faute de cohérences !

Primum non nocere

Mise à jour le Mardi, 17 Janvier 2012 11:05
 

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